lundi 2 décembre 2013

LE PATRIMOINE CULTUREL ET TOURISTIQUE DU DISTRICT DE BANDA

Comme annoncé, précédemment, la culture Lumbu, autrefois riche est en train de s'étioler au fil du temps. Parmi les richesses culturelles, on peut citer la dance, les contes et légendes, souvent racontes les soirs au tour du feu.
La music traditionnelle, domine par le "NGUATA", le "DIGUIDA" et le " DIKUNDA". Elle est l'apanage des habitants des grands villages comme Ngouanga, Dilalou et Ngangou. À l'heure actuelle, ces spécialistes sont presqu' inexistants. Dans certaines contrées, les populations ne les pratiquent que de façon sporadique.
Dans les années 80-90, de nombreuses chansons mal exploitées par certains artistes en herbe furent récupérées et publiées officiellement par d'autres artistes notamment à Pointe-Noire, dans le Kouilou et à Libreville au Gabon. Le groupe tradi – moderne Bane Ba Nsiane a repris quelques morceaux comme "Mam' me mu lelame" des chanteurs en herbe de l'axe Tsembo – Vounda, mais aussi du regretté Yembi de Lubamba, connu affectueusement sous le pseudonyme de "Ya Sik", diminutif de" Sikula".
C'est le lieu de mentionner la pléiade de chansons d'animation souvent entonnées pendant les veillées mortuaires, héritage d'un autre groupe qui n'a vécu que pendant une très courte période, nomme "Tsalala" de Maya-vallé.
Le chanteur Gabonais Dibakou quant a lui a repris certaines œuvres comme " U ya semba petit Papa" de Moutongo de Ngangou dont le groupe traditionnel "Dibi di ka" fit la fierté du district de Banda pendant la période du monopartisme, marquée par la prépondérance des petits groupes d'animation destines à chanter les merveilles du parti unique et de ces dirigeants.
Une autre caractéristique de la tradition Lumbu est celle liée aux règlements de litiges et autres affaires par les juges traditionnelles, les "NTSONTSI", au cours des cérémonies solennelles : Le "DJODJ". C'est un véritable moment de démonstration de force au cours duquel les inities des deux camps opposes s'affrontent a coup de paraboles et autres formules allégoriques appropriées, dans un style emphatique et déclamatoire teinte d'une rhétorique philosophique.
Bien d'autres pratiques et habitudes culturelles sont encore couramment observées dans le veuvage, les interdits claniques, les pratiques superstitieuses, les soins traditionnelles, la maternité ...
Par ailleurs, notons que le District de banda regorges quelques merveilles naturelles tenant lieu de sites touristiques. Parmi ces attractions touristiques, on peut citer les plus proéminents comme : Chute Ilounga-Dumueru de Yasa, le miroir de yassa sur la rivière Voungou au Mont Tsieri, à Mbiriti ; Chute Mboumbou Lunzi sur la rivière Loubetsi à Mbinziamilulu ; Chute Tsitsa sur la rivière Tsembo ; Chute Kouangila sur la rivière Mouyondzi à MPD ; Chute Sassa sur la rivière Pulu à Ngouanga.

Le Lac Ndinga près de Mbitsialulu, les gorges de Mboula Moulangou de Ngouanga ; Dimani Dikengi, (saillie de pierre), origine du mythe du clan Yango.et grottes de Tsembo sont parmi les attractions touristiques autour desquelles les spécialistes de l’art oratoire Lumbu évoquent des légendes où se mêlent superstition et pouvoir magique.


Chute Ilounga-Dumueru de Yasa, le miroir de yassa sur la rivière Voungou au Mont Tsieri. Cf. : http://www.officedutourisme.gouv.cg/district-de-banda/
Cependant, s’il faut reconnaître d’une part que même si la culture Lumbu se meurt, il est important de noter que certaines individualités essaient tant qu’ils le peuvent de promouvoir le patrimoine culturel Lumbu au-delà des frontières de Banda et même du Congo, d’autre part. C’est le cas du talentueux et autodidacte Jonas SATHOUD, basé aux USA, dans l’État du New Mexico qui s’illustre par la sculpture. Cet artiste taille dans le bois et représente certaines réalités traditionnelles à travers les masques.  



MASQUE LUMBU (Taillé par Jonas SATHOUD)

                                       
Jonas SATHOUD dans son atelier  


   MASQUE LUMBU (Taillé par Jonas SATHOUD) 



     MASQUE LUMBU (Taillé par Jonas SATHOUD) 


    MASQUE LUMBU (Taillé par Jonas SATHOUD) 


                                   
   MASQUE LUMBU (Taillé par Jonas SATHOUD)


   MASQUE LUMBU (Taillé par Jonas SATHOUD) 


 

 Jonas SATHOUD dans son atelier  



Jonas SATHOUD dans son atelier 

LA VIE RELIGIEUSE DU DISTRICT DE BANDA

Le district de Banda renferme une population majoritairement chrétienne. L'intrusion chrétienne s'est produite avant les indépendances. Les missionnaires chrétiens d'origine suédoise furent les premières à s'établir à Banda. Ce penchant chrétien a fait bénéficier au district la construction d'un temple bâti en matériaux durables. Cet imposant édifice jouxte le quartier administratif. La population a également bénéficié de la traduction des saintes écritures en langue Lumbu mais également de quelques cantiques religieux. Le district renferme autres confessions religieuses parmi lesquelles : Les salutistes dont le siège se trouve à Ngouanga. Toutefois il faut noter la présence de l'église fondée par le prophète William Marion Branham. Elle fut introduite dans les années 90 et essaie de s'imposer tant bien que mal. Il faut tout de même mentionner l'existence des salutistes en nombre très réduit notamment à Ngouanga. Les catholiques ont essayé de s'implanter à Nioumvou, mais cela n'a vécu que la durée d'un feu de paille.

dimanche 15 juillet 2012

LA COMPOSITION DU DISTRICT DE BANDA

Le district de Banda est composé des principaux villages dont: NGOUDOU, NGUETSI, BAHAMA, NGOUANGA, NIOUMVOU (NOVOSTI LA GRISE), TANDOU – PETSO (LOUBETSI), DILALOU, NGANGOU, LOUBAMBA, NGONZO, NKA IBINDA, MBIRI BI, MOUBA, MBOTA, LOUFOUMA, MBITSIALOULOU, KOUEDIKA, MOUKATSOU, MILENGA, NGOLO, BIFOUFOU, NDILOU MAMBA, PMD, TSEMBO, VOUNDA, MAMBA NA YILOU et BIVELA,... Les villages cites ont une structure grossièrement linéaire et se différencient les uns des autres en fonction de leur structure interne.
Toutefois, il faut noter que les plus grands villages sont : NGOUANGA, NOVOSTI LA GRISE, LOUBETSI, LOUBAMBA, TSEMBO, VOUNDA. Cependant, la combinaison LOUBETSI-DILALOU-NGANGOU constitue le plus important regroupement linéaire qui prend en compte le quartier administratif du district. En outre, il est important de signaler que chaque grand village renferme une stratification bien définie qui les subdivise en différents petits quartiers. C'est le cas de NIOUMVOU avec les quartiers comme : IGODJO, IGONGO, NAMUKAMBA, ... et de NGOUANGA avec les quartiers comme : MOUROU NTSOUENGUI, IBONGA, ...

Certains villages ont disparu et n'existent que de noms c'est le cas de BAKALA, MAKAY' Ma TATY, NDANDI, NDENDEI, DOUKOUBOU. Ce dernier que certains autochtones confondent avec NIOUMVOU ne se résume qu’à un simple campement pour activités agricoles et la chasse. Il sert également de point de passage pour les riverains et étrangers en partance pour le Gabon et Bang Ondo (vers l'axe Mbouissi - route du Gabon) ou vice versa.

vendredi 13 avril 2012

APERÇU DU DISTRICT DE BANDA

Le district de Banda est situé au Sud -Ouest du Congo/Brazzaville, dans le département du Niari. Il fait frontière avec la république Gabonaise par la localité de Moulengui- Binza. Il est encadre par le Kouilou, le district de kibangou et de Nyanga. Il est peuple dans la majeure partie par l'ethnie Lumbu dont les caractéristiques linguistiques et culturelles s'apparentent au Punu, Vili, et Buissi.
     La population Lumbu est issue d'une longue vague d'immigration don les traits majeurs sont à situer dans les grandes époques ayant caractérisé les mouvements des populations africaines. Selon toute vraisemblance, les Lumbu du district de Banda seraient venus du Gabon et précisément de la région de Setté Cama, après une vague migratoire en provenance de la région du Nigeria. La plus grande population de l’ethnie Lumbu se trouve au Gabon voisin.

     Le district de Banda qui compte près de 8.000 habitants sur une superficie de 2000Km². Il faut dénombrer 15 écoles primaires, 02 collèges d’enseignement général, 02 centres de Santé intégrés01 commissariats de polices, 01 brigade de Gendarmerie, 01 secteur agricole, 01 tribunal d’instance, 01 circonscription sociale, 01 police de l’air et de frontière ; on compte également dans le district 24 villages, 07 hameaux et 172Km de réseau routier. Cf. www.time-for-africa.org/wp-content/uploads/2017/11/Mémoire_N7_Suite_IDR.pdf
    Le district de Banda est situé à environ 200m d'altitudes et côtoie le prolongement du massif du Mayombe qui constitue une frontière naturelle avec la région du Kouilou.
En entrant sur l'axe Kayes-Banda, avec la traversée de la Mougoma, rivière qui sert de frontière naturelle avec le district de Kibangou, le relief se traduit par une suite de petites collines que certains spécialistes appelleront "all slopes topography", relief en demi-orange ou mamelon. Cette structure topographique se matérialise à mesure que l'on rapproche du village Ngoudou, se poursuit jusqu'au village Bahama. Ce relief qui s'apparente à une pénéplaine s'estompe avec la traversée de la rivière Bahama. De là se dresse une masse montagneuse relativement impressionnante recouverte de forêt dense que tout observateur va constater à mesure que l'on s'approche du village Ngouanga.
En partant de Ngouanga, le système montagneux se matérialise par des pentes très accentuées et s’adoucissent à l’approche de l’ancien village Bakala situé à quelques kilomètres de Nioumvou. De Nioumvou a Ngondzo, Nka Ibinda, le relief s’adoucie quelque peu.  Ce système s’apparente grossièrement avec le relief peu accidenté qui s'étend du carrefour Kayes jusqu'au village Bahama.
En partant de Ngondzo – Nka Ibinda d’une part et de Dilalou vers la rivière Voungou (frontière du Gabon) d’autre part, le relief se caractérise une fois de plus par des pentes accentuées que l’on constate après la traversée de la rivière Koupi.
Ce système s'essouffle à quelques encablures des villages Mbota, Mbitsialoulou, Loufouma, ... sur le versant opposé. Ces regroupements humains sont battis sur un sol très fertile qui colonise une pleine splendide truffée d'hyparhenia qui s’étend à perte de vue.
Cette étendue relativement plane forme une espèce de couloir naturel qui s'étend de Bivéla jusqu'au poste frontalier de Mbiribi. Cet espace naturelle est très propice à la pratique des activités agropastorales. C’est peut être cette vision entrepreneuriale qui avait suscité les autorités Gabonaises de l’autre côté de la frontière à développer une activité agropastorale gérée par la société Gabonaise Agro Gabon.   

La localité de Banda bénéficie d'un climat tropical et humide. La végétation quant à elle est faite de savanes arborées, de forets galeries, de foret secondaires et primaires. On trouve dans ces formations les essences caractéristiques des terrains humides qui peuvent avoir leur pied dans l’eau pendant une partie de l’année. c'est le cas des espèces comme : raphiales, herbacées, rotins. On peut rencontrer en limite des sols ferralitiques des essences de sol ferme : Terminalia superba (Limba), Piptadéniastrum africanum (Dabéma), exceptionnellement Entandrophragma cylindricum (Sapelli). Le réseau hydrographique est peu dense. Il est fait de petites rivières et de nombreux ruisseaux saisonniers. Parmi lesquels : Poulou, Idiha, Nguetsi, Mougoma, Loufouma, Mouba, Loubetsi, Doukoubou et bien d'autres.

Route Carrossable vers Ngouanga 


 Le réseau routier est dans un état de dégradation très avancée et ne se résume qu'à une piste forestière a peine accessible. Quatre axes routiers se distinguent dans l'ensemble:
      Axe 1 : Kayes-Ngoudou-Nguétsi-Ngouanga-Banda-Ngonzo-Mbota = 56Km
Axe 2 : Tsembo-Pembé-Iboudou-Loufouma-Mbota-Birimbi = 46Km
Axe 3 : Kola-Bivela-NgoudouMakanda-Dinguemba = 35Km
Axe 4 : Pont du Niari-Moukatsou-Vounda-Tsembo-Bikabitsendé-Mamba naïlou-Kola = 60Km. Cf. www.time-for-africa.org/wp-content/uploads/2017/11/Mémoire_N7_Suite_IDR.pdf

Le secteur agricole connait un déclin, après une activité très lucrative basée sur la culture de bananes dont la production était destinée à l'exportation vers le Gabon voisin dans les années 80 – 90 et sur le manioc destine à être évacué vers Pointe-Noire et Dolisie. 
Actuellement, l'activité agricole est destinée à l'auto – consommation et constitue avec la chasse les principales activités qui offrent des revenus très incertains aux populations locales. Entre autre cultures, on dénombre le maïs, l'arachide.
D’après les informations glanées ça et là de la part des riverains, l’activité économique basée sur la vente de la banane et autres produits agricoles connait un rebondissement timide. De nombreux commerçants camerounais et autres nationalités en provenance du Gabon voisin écument de façon sporadique les villages du district pour s’approvisionner en produits agricoles     
  


Principale production agricole du District de Banda 

Par ailleurs, nombreux sont ceux qui se donnent à la culture des arbres fruitiers comme les "SAFOUTIERS", manguiers, avocatiers, orangers mandariniers...
En outre, nombreux sont les riverains qui ont associe des espèces comme les ananas. Deux villages figurent parmi les grands fournisseurs d’ananas : Ngangou et Nioumvou dont deux promoteurs se sont vue attribue les prix pour reconnaitre leurs initiatives et leurs productivités : les Feux Etienne et Mayol furent les heureux lauréats.
    La culture Lumbu, autrefois riche, s'émousse au fil des années. Elle devient presqu'inexistante a l'heure actuelle par manque de stratégie de conservation de relai entre la vieille génération et la jeunesse. Celle-ci est en manque d'activité et s'expose à l'exode rural.

Il est important de noter que depuis le retour de la paix, les autorités ont attribuée quelques permis d’exploitation forestière aux compagnies asiatiques. TAMAN INDUSTRIES LIMITED est devenue depuis près de 10 ans la principale société qui exploite le bois dans le district de Banda. Elle entretient de façon périodique les vois d’accès au district et elle est également la principale pourvoyeuse d’emploi pour les populations locales.